Nicolas Sarkozy incarcéré à la Santé: première pour un ancien président français

Suisse Romande

Incarcération de Nicolas Sarkozy: contexte et arrivée à la Santé

Un dispositif de sécurité important et une abondante couverture médiatique se sont déployés devant la prison de la Santé lors de l’arrivée de l’ancien président, qui est entré dans le périmètre de l’établissement en voiture.

Des détenus ont crié depuis les cellules: « Oh bienvenue Sarkozy ! » et « Y a Sarkozy ! »

Avant cela, l’ancien président avait quitté son domicile accompagné de son épouse Carla Bruni-Sarkozy, sans déclarations publiques et sous les applaudissements des personnes réunies pour le soutenir.

Moins d’une heure avant son incarcération, il avait publié sur les réseaux sociaux un message indiquant qu’il était « un innocent » que « l’on enferme » et promettant à ses soutiens « que la vérité triomphera ». Il ajoutait toutefois que « le prix à payer aura été écrasant… »

Procédure et remise en liberté

Les avocats de Nicolas Sarkozy ont déposé une demande de remise en liberté, estimant que cette incarcération constitue une « honte ». La justice disposera de deux mois pour statuer, même si le délai pourrait être plus court. L’avocat Christophe Ingrain a déclaré sur Europe 1 que, quoi qu’il arrive, la détention pourrait durer trois semaines à un mois.

Conditions de détention évoquées

Selon les informations disponibles, l’ancien président de 70 ans devrait être enfermé dans une cellule de 10 mètres carrés du quartier d’isolement, afin d’éviter les interactions avec les autres détenus et de prévenir les photographies prises à partir de téléphones non autorisés. Il bénéficierait d’une promenade par jour dans une petite cour et de trois parloirs par semaine.

Des questions subsistent néanmoins sur d’éventuelles dérogations ou dispositions particulières liées à son statut, et sur le nombre de nuits qu’il passerait en cellule individuelle du quartier d’isolement pour assurer sa sécurité.

Contexte judiciaire et perspectives

Le 25 septembre, le tribunal correctionnel de Paris avait condamné l’ancien président à cinq ans de prison pour avoir laissé ses collaborateurs rencontrer à Tripoli un dignitaire du régime de Mouammar Kadhafi afin de discuter d’un financement occulté de sa campagne présidentielle de 2007. L’ancien chef de l’État a fait appel et se dit innocent.

Le mandat de dépôt, jugé justifié par la gravité des faits et leur impact sur la confiance des citoyens, a suscité l’indignation chez ses soutiens qui évoquent une injustice et une atteinte à la présomption d’innocence.

Réactions et implications politiques

Le président Emmanuel Macron a reçu Sarkozy, qualifiant ce geste de « normal » sur le plan humain. Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a précisé qu’il irait en prison pour s’assurer de la sécurité du détenu. Des responsables estiment toutefois qu’une visite de haut niveau pourrait peser sur l’indépendance des magistrats et perturber les procédures.

Des références étrangères évoquent d’autres exemples : Lula et Zuma ont dormi en prison après avoir quitté le pouvoir, mais aucun ancien chef d’État de l’Union européenne n’a connu une telle situation.