Un hommage théâtral à Anne Sylvestre dans un cadre intime
Dans une petite librairie avec bar et piano, trois interprètes féminines donnent vie à l’œuvre d’Anne Sylvestre en croisant récits d’amour, de guerre et vies ordinaires. Le dispositif les fait apprendre la disparition de l’artiste (1934-2020) et les conduit à échanger sur sa musique et son héritage.
Une voix emblématique revisitée sur scène
La voix d’Anne Sylvestre est parfois décrite comme appartenant à une autre époque; sur scène, Lorianne Cherpillod, Alexandra Marcos, Maria Mettral et Marc Berman interprètent ses textes et proposent une lecture renouvelée, apportant une tonalité inédite à ses chansons.
Dans les années 1960 et 1970, l’artiste connaît une grande popularité et apparaît à la télévision aux côtés de noms tels que Brassens, Moustaki et Barbara. Elle reçoit à quatre reprises le Grand Prix international du disque de l’Académie Charles-Cros.
Une artiste engagée et féministe
La pièce retrace le parcours d’une femme engagée et humaniste, tout en évoquant l’histoire familiale parfois complexe d’une fille d’une personnalité controversée. Cette dimension expliquerait, selon la dramaturge, son attachement envers ceux qui sont exclus, notamment les homosexuels et les femmes victimes de violences.
Si son répertoire compte surtout des chansons pour enfants, les thèmes abordés par Anne Sylvestre résonnent aujourd hui avec l’actualité, souvent traités avec légèreté ou ironie. L’œuvre rend ainsi hommage à une figure majeure de la chanson française, parfois oubliée.
Genèse et approche du spectacle
Écrit à la demande de la comédienne Lauriane Cherpillod et porté par Mélanie Chappuis et Madeleine Piguet Raykov, ce spectacle vise une expérience humaine, intime et universelle plutôt qu’une œuvre abstraite.
Propos recueillis par Pierre Philippe Cadert. Adaptation web: ld. L’Étincelle, Genève, présente Là où j’ai peur, j’irai du 5 au 8 novembre 2025.