Morat : une trentaine de chalets au bord du lac pourraient être démontés dans le cadre d’une réserve pour la biodiversité

Monde

Contexte et cadre juridique

Les propriétaires concernés ont reçu une notification du canton de Vaud en octobre, selon l’article de La Broye. Leurs biens se trouvent sur un terrain cantonal reclassé par la Confédération en réserve destinée à la biodiversité.

Pour Philippe Babando, qui a acquis son chalet pour 200 000 francs et l’a remboursé sur vingt ans, l’annonce est difficile à digérer. « J’ai eu un sentiment de tristesse, d’injustice et d’expropriation », déclare-t-il.

Échéance et choix des propriétaires

Le droit de superficie arrive à échéance fin décembre. L’État offre deux options: démonter le chalet d’ici fin mars ou conclure un bail non renouvelable de sept ans. « Ça veut dire que dans 7 ans, on devra rendre le terrain sans bâtiment », souligne M. Babando.

Certaines constructions remontent aux années 1950, comme le chalet de Peter Pfister. « Il y a beaucoup d’émotions quand vous avez passé toute votre jeunesse ici. Vous avez vécu la pêche, les morilles, la famille… Et maintenant, on vous dit qu’il faut partir. »

Le canton précise que les propriétaires avaient signé des clauses prévoyant le démontage à leurs frais.

Éléments contextuels et cadre juridique

Cette affaire rappelle celle de la Grande Cariçaie, où le canton de Fribourg a remporté une manche juridique. Le contexte est similaire, rappelle Sébastien Beuchat, directeur des ressources et du patrimoine naturels du canton de Vaud. « Il s’agit de résidences secondaires qui sont sur le terrain de l’État face à des statuts de protection définis par des législations fédérales. »

Il ajoute que l’horizon des 7 ans sert à donner le temps de se préparer à quitter ces parcelles.

Réactions locales et perspectives

Sur place, le syndic affiche son empathie envers les propriétaires. « La prolongation de 7 ans est une alternative, mais les gens sont conscients que s’ils signent, c’est la fin de leur chalet », affirme Michel Verdon, syndic de Vully-Les-Lacs.

De son côté, Philippe Babando assure que les propriétaires vont « mandater un avocat ». « Nous irons jusqu’au bout. Vraiment jusqu’au bout. »

Les propriétaires disposent d’un délai jusqu’à la fin du mois pour se prononcer. Mais les signaux laissent déjà entrevoir une longue bataille juridique pour préserver ce coin de paradis.

Gaspard Kühn / juma