Fin de diffusion des chaînes RTS sur la TNT en France voisine
La diffusion des programmes de la RTS sur la TNT du Genevois français va être interrompue dans les prochains mois, affectant des milliers de téléspectateurs en Ain et en Haute-Savoie qui suivent régulièrement le 19h30, les émissions montagnardes et d’autres programmes comme « A bon entendeur » et « Bye bye la Suisse ». Ces évolutions suscitent des échanges dans les cafés et chez les habitants.
Contexte et explications officielles
Selon Marco Ferrara, porte-parole de la RTS, l’arrêt de la diffusion sur le territoire voisin n’est pas lié à une question technique, mais résulte d’un choix financier.
Historique et cadre financier
Pour mémoire, la SSR a cessé d’émettre en TNT en juin 2019 « car seul 1,9% des ménages suisses recevait encore nos programmes par ce biais ». Afin de maintenir une diffusion transfrontalière, le Groupement local de coopération transfrontalière Grand Genève (GLCT) avait alors assuré un financement temporaire pour trois ans. Cette solution avait été présentée comme une mesure transitoire.
Situation récente et montants
En 2024, un nouveau contrat pour douze mois prévoyait une contribution annuelle de 20 000 francs. Le contrat arrivé à échéance en 2025 n’a pas été renouvelé, et ce financement est jugé indispensable pour équilibrer les coûts d’exploitation de la TNT, ce qui explique l’apparition du bandeau et la recherche d’un nouveau partenaire financier.
Réactions et points de vue
Du côté des autorités du Grand Genève et du Pôle métropolitain, le message affiché et sa méthode ont suscité des critiques. Thomas Linchet, administrateur du GLCT, a qualifié le bandeau de procédés qui « met délibérément en cause le Grand Genève, instance de coopération transfrontalière, et le Pôle métropolitain », le décrivant comme « scandaleux ». Il rappelle qu’en 2020 une subvention avait été accordée pour temporiser la fin programmée de l’usage de la TNT et permettre aux usagers de se réorienter vers d’autres solutions technologiques, mais que le GLCT n’avait pas vocation à pallier indéfiniment les choix des opérateurs.
Il appelle à la responsabilité de la SSR et du Conseil fédéral dans ce dossier et déclare qu’il est regrettable d’attribuer la responsabilité de l’arrêt à ceux qui avaient soutenu une solution qui n’a finalement pas abouti. « L’opérateur a un intérêt financier dans le maintien de cette diffusion, et ce message est perçu comme une pression », ajoute-t-il.
Le dossier franco-suisse a d’ores et déjà été porté jusqu’à l’Assemblée nationale française.