LinkedIn et l’IA : des conditions générales révisées
Après Facebook et Instagram, LinkedIn ajuste ses conditions générales pour permettre à son intelligence artificielle de s’appuyer sur les données des utilisateurs. Le délai pour s’opposer à ce traitement est fixé au 3 novembre 2025.
Quelles données pourraient être utilisées
Selon le réseau social, les données du profil susceptibles d’être exploitées incluent le nom, la photo, les formations, le parcours professionnel, les compétences, la localisation, ainsi que les posts et commentaires. En revanche, les messages privés, les identifiants et les modes de paiement ne seraient pas concernés. LinkedIn précise aussi filtrer et ne pas utiliser les données relatives aux salaires et les profils des mineurs de moins de 18 ans.
Un point de vue critique et des incertitudes
Le spécialiste Charles Foucault-Dumas, responsable développement, innovation et intelligence artificielle à l’ESM, l’Ecole de Management et de Communication de Genève, s’exprime sur On en parle dans l’émission du 2 octobre 2025. Il pointe que l’activation par défaut équivaut à accepter que les données soient utilisées pour entraîner des modèles d’IA, sauf avis contraire. Il déclare : Par principe, je veux être informé de ce que j’accepte.
Il évoque aussi le droit à l’oubli: c’est un droit qui existe en Europe et en Suisse. Si nos données ont été avalées par l’intelligence artificielle, ce droit n’existe plus.
Finalité et modèle d’IA: des zones d’ombre
Le spécialiste souligne l’opacité entourant la finalité de l’entraînement et le modèle d’IA utilisé. Selon lui, l’IA pourrait copier et apprendre des interactions professionnelles, par exemple la manière d’écrire d’un manager, la présentation d’une offre d’emploi ou le style des messages commerciaux. Il imagine que LinkedIn pourrait, moyennant paiement, proposer des fonctionnalités permettant de reproduire ces comportements.
En pratique, cela pourrait conduire à une certaine standardisation des publications et à une perte potentielle de diversité, sans garantie claire de bénéfices pour les utilisateurs ni pour la plateforme.
Note technique
Sujet radio : Catherine Rüttimann — Adaptation web : Myriam Semaani