Tessin : un prêtre condamné à 18 mois de prison avec sursis et interdit d’activité auprès de mineurs

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Un prêtre du diocèse de Lugano a été condamné à une peine de 18 mois de prison avec sursis. La décision inclut une période de mise à l’épreuve de deux ans et une libération immédiate, le condamné ayant déjà purgé plusieurs mois de détention préventive suivis d’une exécution anticipée de peine.

Sanctions complémentaires décidées par le tribunal

En plus de la peine principale, le tribunal pénal a imposé une interdiction définitive d’exercer toute activité professionnelle ou associative impliquant des contacts avec des mineurs. Le religieux devra également suivre une thérapie ambulatoire, comme l’avait requis le ministère public.

Les accusations portées contre le prêtre

L’homme, âgé de 56 ans, faisait face à plusieurs chefs d’accusation, parmi lesquels contrainte sexuelle, actes sexuels sur personnes incapables de résistance, actes sexuels répétés avec des enfants et pornographie. Les faits reprochés s’étendraient de 2015 à 2023.

Durant cette période, il occupait différentes responsabilités : accompagnement spirituel des jeunes au sein du diocèse de Lugano, enseignement religieux dans divers établissements secondaires, ainsi que participation à plusieurs commissions éducatives et pastorales.

Qualification juridique des faits avec des mineurs et des jeunes adultes

Le juge a précisé que, concernant quatre mineurs, les actes commis relèvent légalement d’agressions sexuelles, la définition de ces actes étant plus stricte lorsqu’il s’agit d’enfants. En revanche, pour de jeunes adultes, la preuve d’agression est jugée plus complexe. Selon les explications fournies au procès, certains gestes décrits, notamment des attouchements par-dessus les vêtements, n’auraient même pas été perçus par trois des personnes concernées.

Signalements et procédures internes de l’Église

L’ancien chapelain du collège Papio, à Ascona, avait été arrêté le 7 août 2024. Le premier signalement avait eu lieu dès 2021, lorsqu’une victime présumée s’était adressée à l’évêque de Lugano de l’époque, Valerio Lazzeri. Selon les éléments présentés, aucune suite n’avait alors été donnée à cette démarche.

Un second signalement a été transmis en février 2024 à Mgr Alain De Raemy, administrateur apostolique du diocèse, qui a ensuite saisi la Commission d’experts chargée de traiter les accusations d’abus sexuels au sein de l’Église.

Reconnaissance partielle des faits

Selon les informations communiquées au tribunal, le prêtre aurait reconnu au moins en partie sa responsabilité dans certains faits. Depuis son arrestation, il se trouvait détenu au pénitencier de La Stampa, à Lugano.

Source : Nicole Della Pietra/iar